(Cette page a été composée à partir d'éléments rassemblés par le Docteur COLLET et affichés sur les murs de la chapelle Saint Roch)

Histoire de la chapelle Saint Roch à Saint Rémy de Provence.

 

Nous ne savons pas exactement à quand remonte le culte de saint Roch à Saint Rémy. Mais il y était certainement vivace en 1650 lorsque le 27 octobre, au plus fort de la peste, les édiles de la communauté firent voeu d' "ériger, en quelque endroict proche de la ville, une chapelle à l'honneur de saint Roch".

 

La construction débuta aussitôt au quartier du château, mais, le mal ayant disparu, la communauté oublia son voeu et la chapelle ne fut jamais terminée.

 

Dans le même temps, sans doute, fut construite une autre chapelle à l'honneur de saint Roch au quartier de Cornud, le premier acte qui en fait foi datant du 22/10/1661.

 

Ces deux chapelles ne durèrent pas longtemps. La première fut vendue en 1695 pour financer la transformation en sacristie de la chapelle de Jean de Renaud et fut revendue le 17/09/1696 à Joseph Expilly pour y construire une glacière, tandis que la seconde faisait partie du passé dans un acte du 15/5/1676.

 

Lorsque survint la peste de 1721, il restait pratiquement aucun lieu de culte pour honorer Saint Roch. C'est alors, raconte l'abbé Paulet, que les habitants du quartier des Jardins allèrent emprunter (sans jamais la rendre) à ceux du quartier du Grès une statue de Saint Roch qui était vraisemblablement celle de l'ancienne chapelle de Cornud. Ils lui construisirent une chapelle sur un lopin de terre donné par Jean Expilly, le fils de Joseph qui avait converti l'ancienne chapelle des faubourgs en glacière.

 

Le 16/2/1723 le Corps des jardiniers fit une fondation avec dotation de 40 livres par an pour en assurer le service. L'acte en indique les dimensions : 36 pans de long par 20 pans de large (env. 9m x 5m). Elle passa la Révolution sans encombre, une ordonnance du Roi du 14/9/1791 l'ayant conservée comme oratoire.

 

Ensuite, il faut noter de nombreux achats de terrain en 1807, 1821, 1856 et 1879 pour son agrandissement et, en 1850, pour son embellissement, la petite place devant l'entrée, où se trouve une croix.

 

Dans le même temps, en 1879, le "Président de la société de Saint Roch" vendait la sacristie de la chapelle à la Municipalité pour lui permettre d'agrandir ce qu'on appelle la "petite route d'Ayragues".

 

Enfin, en 1903, Mme Veuve Mistral-Bernard en fit construire le clocher.

 

Les habitants des Jardins élisent régulièrement les prieurs et prieuresses de la "Confrérie de Saint Roch" et se chargent des travaux d'entretien.

 

Deux fêtes sont célébrées en la chapelle : le 16 août celle de Saint Roch, et le 1er mai l'anniversaire de sa consécration du 1/5/1723.

 

Le clocher de la chapelle Saint Roch

 

L'ancienne horloge

 

 

Les cloches

 

Madame COLLET, marraine de l'une des cloches

 

 

Extraits d'actes

 

22/07/1634 Jean-Michel de Laudun f°80v° - N° 883

Erection de confrairie faite par les jardiniers de ceste ville de Saint Remy à l'honneur et commémoration de la feste de saincte Marie-Madeleine.

Acte non terminé et sans effets.

 

16-02-1723 Jean-Pierre Lieutard f°45r° - N° 704

Fondation de la chapelle Saint Roch pour le corps des jardiniers

L'an mil sept cens vingt trois et le 16 jour du mois de fevrier après midy, comme soit que la ville de Saint Remy ayant été malheureusement affligée de la contagion dans le mois de dexembre de l'année mille sept cens vingt, les habitans du cartier des jardins, terroir de ladite ville, firent un voeu de faire construire une chapelle audit cartier à l'honneur de Saint Roch pour leur préservation, et leur zèle fut sy ardent qu'au plus fort de la contagion ils élevèrent cette chapelle dans une terre appartenant au sieur Jean Expilly qui luy accorda cette permission , étant la longueur de trante six pans pour vingt pans de largeur , dont les murailles sont de pierre pastouire et le plancher de la hauteur de trois cannes et demy , blanchie au dedans et au dehors avec une porte et des fenêtres neuves d'une très bonne qualité et d'une descence convenable.

Les prières et le voeu de ces habitans furent exaucées puisqu'il n'y eut que ce seul cartier du terroir qui fut préservé de cette maladie. Et voulant les habitans perfectionner leur pieux dessein, ils ont résolu de faire une fondation pour faire célébrer la messe dans ladite chapelle.

Or est il que pardevant nous, notaire royal et apostolique de ladite ville de Saint Remy, soussignés et témoins à la fin nommés, constitués en personnes Claude Ricard, ménager, Barthélémy Violand, Reynaud Girard, George Vidaud, Mathieu Vidaud, François Girard, Esprit Girard, Joachim Guillot, Jean Chabanier, Denis Pagnon, Louis Pagnon, André Pagnon, Antoine Farnet, Reynaud Vidaud, tous jardiniers, fondent sous le bon plaisir de son excellence Monseigneur l'archevesque d'Avignon, dans ladite chapelle de Saint Roch, par eux construite audit cartier, une messe basse pour chaque dimanches et fêtes de l'année qui sera ditte et célébrée par tel prêtre de la ville de Saint Remy qu'il plairra aux prieurs de ladite chapelle qui seront établis de choisir et nommer chaque année.  

 

note manuscrite sans date après 1881, archives paroissiales N° 341

Chapelle Saint Roch

Le 1er mai 1723, par mandement de monseigneur l'Illustrissime et Excellentissime Archevêque ; du 26 passé, donné à Avignon, qui commet à Messire Vicari, prieur d'Eygalières, pour la bénédiction de la chapelle du glorieux Saint Roch, au cartier des jardins, et , après y avoir procédé, en présence de monsieur le Viguier et de Messieurs les consuls et d'un grand concours de monde qui s'y était rendu de toutes parts et des lieux circonvoisins, et célébré la sainte messe, on ramassa à la quête 39 livres 8 sols.

Le sieur Jean Expilly a donné la place de ladite chapelle.

Mignot, assistant qui devait être chargé du service.

F.Compagnon, trinitaire assistant.

 

Le lendemain, élection des prieurs, prieuresses, trésorier.

Le 16 août 1723, fête de Saint Roch, pour les rafraîchissements de Messieurs les consuls et de tous les plus apparents (seize dons) , qui furent à leur suitte pour accister aux vêpres qui furent solennellement et la bénédiction du très Saint Sacrement.

Service par les Trinitaires.