Ecouter le "Stabat Mater" de
Kodaly (par l'ensemble vocal "Musica Est",
direction Noëlle Leroy)
Stabat Mater dolorosa
Juxta Crucem lacrimosa
Dum pendebat Filius.
Cujus animam gementem,
Contristatam et dolentem,
Pertransivit gladius.
O quam tristis et afflicta
Fuit illa benedicta
Mater Unigeniti !
Quae moerebat et dolebat
Pia Mater, dum videbat
Nati poenas inclyti.
Quis est homo qui non fleret,
Matrem Christi si videret
In tanto supplicio ?
Quis non posset contristari,
Christi Matrem contemplari
Dolentem cum Filio ?
Pro peccatis suae gentis,
Vidit Jesum in tormentis,
Et flagellis subditum.
Vidit suum dulcem natum
Moriendo desolatum,
Dum emisit spiritum.
Eia Mater, fons amoris,
Me sentire vim doloris
Fac, ut tecum lugeam.
Fac, ut ardeat cor meum
In amando Christum Deum,
Ut sibi complaceam.
Sancta Mater, istud agas,
Crucifixi fige plagas
Cordi meo valide.
Fac me tecum pie flere,
Crucifixo condolore,
Donec ego vixero.
Tui nati vulnerati,
Tam dignati pro me pati,
Poenas mecum divide.
Juxta Crucem tecum stare,
Et me tibi sociare
In planctu desidero.
Virgo virginum proeclara,
Mihi jam non sis amara,
Fac me tecum plangere.
Fac, ut portem Christi mortem,
Passionis fac consortem,
Et plagas recolere.
Fac me plagis vulnerari,
Fac me Cruce inebriari,
Et cruore Filii.
Flammis ne urar succensus,
Per te, Virgo, sim defensus
In die judicii.
Christe, cum sit hinc exire,
Da per Matrem me venire
Ad palmam victoriae.
Quando corpus morietur,
Fac, ut animae donetur
Paridisi gloria.
Debout, la Mère douloureuse
Serrait la Croix, la malheureuse,
Où son pauvre enfant pendait.
Et dans son âme gémissante,
Inconsolable, défaillante,
Un glaive aigu s'enfonçait.
Ah ! qu'elle est triste et désolée,
La Mère entre toutes comblée !
Il était le Premier-Né !
Elle pleure, pleure, la Mère,
Pieusement qui considère
Son enfant assassiné.
Qui pourrait retenir ses pleurs
A voir la Mère du Seigneur
Endurer un tel Calvaire ?
Qui peut, sans se sentir contrit,
Regarder près de Jésus-Christ
Pleurer tristement sa Mère ?
Pour les péchés de sa nation,
Elle le voit, dans sa Passion,
Sous les cinglantes lanières.
Elle voit son petit garçon
Qui meurt dans un grand abandon
Et remet son âme à son Père.
Pour que je pleure avec toi,
Mère, source d'amour, fais-moi
Ressentir ta peine amère !
Fais qu'en mon coeur brûle un grand feu,
L'amour de Jésus-Christ mon Dieu,
Pour que je puisse lui plaire !
Exauce-moi, ô sainte Mère,
Et plante les clous du Calvaire
Dans mon coeur, profondément !
Pour moi ton Fils, couvert de plaies,
A voulu tout souffrir ! Que j'aie
Une part de ses tourments !
Que je pleure en bon fils avec toi,
Que je souffre avec lui sur la Croix
Tant que durera ma vie !
Je veux contre la Croix rester
Debout près de toi, et pleurer
Ton fils en ta compagnie !
O Vierge, entre les vierges claire,
Pour moi ne sois plus si amère :
Fais que je pleure avec toi !
Fais que me marque son supplice,
Qu'à sa Passion je compatisse,
Que je m'applique à sa Croix !
Fais que ses blessures me blessent,
Que je goûte à la Croix l'ivresse
Et le sang de ton enfant !
Pour que j'échappe aux vives flammes,
Prends ma défense, ô notre Dame,
Au grand jour du jugement !
Jésus, quand il faudra partir,
Puisse ta Mère m'obtenir
La palme de la victoire.
Et quand mon corps aura souffert,
Fais qu'à mon âme soit ouvert
Le beau paradis de gloire !
Jacopome da
Todi, XIIIe siècle
La Vierge
des douleurs porte son Fils crucifié dans ses bras. Cette figure serait
désespérante, si Jésus n’était pas ressuscité, si la souffrance avait eu le
dernier mot. La Vierge Marie est là, au pied de la croix, elle communie aux
souffrances de son Fils et l’accompagne dans l’épreuve.
Marie
nous indique l’importance pour nous aussi d’accompagner le Christ dans sa
Pâque, de passer avec lui de la souffrance à la joie, du désespoir à
l’espérance, de la solitude à la communion. Il s’agit pour nous d’accueillir
le Christ qui s’offre à nous aujourd’hui comme il s’est offert lors de la
dernière cène à la veille de sa passion.
Soyons
accueillants au Dieu qui est venu habiter chez nous pour nous sauver et
faire de nous ses enfants. Demandons à Dieu par l’intercession de Notre-Dame
de demeurer dans l’amour de Dieu : « Celui qui demeure dans l’amour demeure
en Dieu et Dieu en lui. » Amen.
Bruno
CAZIN, vicaire épiscopal de Dunkerque
A celle qui est infiniment jeune,
parce qu'aussi elle est infiniment mère,
A celle qui est infiniment droite,
parce qu'elle est infiniment penchée,
A celle qui est infiniment joyeuse,
parce qu'elle est infiniment douloureuse,
A celle qui est infiniment touchante,
parce qu'elle est infiniment touchée,
A celle qui est infiniment céleste,
parce qu'elle est infiniment terrestre,
A celle qui est infiniment éternelle,
parce qu'elle est infiniment temporelle,
A celle qui est Marie !
A celle qui est la plus près de Dieu,
parce qu'elle est la plus près des hommes ...